Stéphanie Mouton

Stéphanie Mouton

« C’est ma maman qui m’a mise à l’académie au cours de piano »

Stéphanie Mouton est compositrice, chanteuse et professeure de piano à l’académie de musique Arthur De Greef, à Bruxelles. Elle nous raconte son parcours dans le monde de la musique où tout a commencé dans une académie de paroisse.

 

Stéphanie Mouton, vous êtes professeur de piano à l’académie Arthur De Greef de Saint-Gilles mais aussi compositrice de chansons de variété française dans lesquelles vous chantez également. Qu’est-ce qui vous a motivé à faire de la musique et comment votre parcours musical a-t-il commencé ?

Alors, ceci est une question compliquée parce que j’aime la musique depuis que je suis toute petite, mais je ne savais pas encore à ce moment -là que j’allais devenir musicienne. C’est ma maman qui m’a mise à l’académie de musique au cours de piano et j’ai commencé à l’aimer. A ce moment-là, je me suis dit : « Tiens, je ferais peut-être bien ça plus tard ».

 

Pourquoi êtes-vous devenue professeur de piano, par la suite ?

Lorsqu’on joue au piano, on le fait pour le plaisir d’entendre ses sons qui nous font du bien. Quand je suis arrivée au conservatoire, je me suis fixée le but de devenir professeur de piano même si à l’époque, je ne m’en rendais pas tout à fait compte. J’ai étudié les grands compositeurs et par la suite, j’ai beaucoup étudié la musique classique. J ’ai également appris l’art d’enseigner mais avec le temps, c’est venu par soi-même. Je suis très patiente.

 

Préférez -vous de travailler avec des enfants ou avec des adultes ?

Cela dépend ! On travaille avec des êtres humains. On essaye qu’ils s’amusent bien et s’ils peuvent évoluer, c’est encore mieux mais cela dépend de chaque personne. Il y a des adultes avec lesquels on aura plus de difficultés, d’autres qui arrivent avec un gros baguage sur le dos, et grâce à cela, ce sera plus facile. Il y a des enfants qui travaillent plus, mais il y a aussi des enfants qui n’ont pas autant de temps. Donc, cela dépends vraiment de la personne que l’on a en face de soi. De toute manière, on aime bien tous ces élèves [rires].

 

Je suis déjà venu à plusieurs de vos concerts que le public a fort apprécié. Etes-vous stressée quand vous montez sur scène ?

Bien sûr! Surtout avant le spectacle. Je me dit : « Oh, est-ce qu’il va y avoir beaucoup de monde ? Est-ce qu’il y aura une bonne ambiance ? Est-ce que la mayonnaise va prendre ? ». Après, je regarde par le petit trou de la tenture ou par l’embrasure de la porte et je sens un stress qui commence, mais c’est un stress qui est gai et excitant, pas un stress paralysant. Ceci est valable pour mes chansons, mais quand je dois jouer de la musique classique, là… j’ai l’impression que je vais mourir [rires]. Donc, oui, j’ai le trac mais il se dissipe peu à peu pendant le spectacle.

 

 

Stéphanie Mouton pose pour un essais de pochette d’album avec Martin Lauwers (violoniste) et Nicolas Lehembre (contrebassiste)

 

 

Sentez-vous les émotions du public ?

Oui, même si cela semble bizarre parce que je ne le vois pas, mais on entend parfois les réactions du public comme des gigotements. Si le public est attentif, on n’entend quasi pas de bruit parce qu’il a une écoute très attentive et c’est là que je sens qu’il y a une « magie » qui opère entre moi et le public, dans la salle. Parfois, les gens rigolent, parfois répondent même verbalement… Donc, oui, on sens les émotions du public.

 

Pour que cette « magie » existe, vous devez créer des chansons ou en interpréter. A part pianiste et chanteuse, vous êtes aussi compositrice et vous créez vos propres chansons. Comment écrivez-vous vos chansons ?

Je n’ai pas de méthode spécifique, mais en général, j’ai une accroche de texte, une idée quelconque qui vient avec des mots qui sonnent bien et qui vont bien en semble. Cette accroche de texte je la note tout de suite parce que si je n’ai pas de temps de travailler dessus, du fait que je suis occupée, elle repartira dans l’immensité. Si j’ai le temps de travailler sur cette accroche, je continue le texte, sinon j’y reviens plus tard. Quand je vois qu’il y a une petite ébauche qui se développe avec un certain rythme poétique dans celle-ci, j’essaye quelques accords sur mon piano pour chercher une mélodie. La musique se construit sur cette base-là, peu à peu avec patience.

 

Quel instrument utilisez-vous pour vos compositions ?

Pour mes chansons, j’utilise mon piano acoustique…

 

Voulez-vous dire Lola ?

Zut ! C’est raté… ce n’est pas Lola mais Renato [rire] [ndlr : Stéphanie Mouton a donné des noms à ses pianos. Son piano acoustique s’appelle Renato]. J’ai un clavier que je peux transporter avec moi pour mes concerts. Il s’appelle Lola. Ce n’est pas un vrai piano acoustique. Un piano acoustique est un piano qui joue des notes sans devoir le brancher à l’électricité.

 

Quand avez-vous commencé à chanter ? Etiez-vous déjà adulte ou aviez-vous chanté dès votre jeune âge ?

Moi, j’ai toujours chanté depuis que je suis toute petite. Mes parents avaient enregistré ma grosse voix rigolote sur des vieilles cassettes que j’adorais. Quand j’avais 14 ans, je suis rentrée dans un chœur de paroisse, mais on chantait quand même des grands classiques comme des œuvres de Mozart et d’autres compositeurs célèbres. Ensuite, j’ai pris des cours de chants individuels à l’académie, mais je n’avais pas assez de temps, alors j’ai arrêté un petit temps. Puis j’ai accompagné des musiciens qui chantaient des chansons de Claude Nougaro et c’est là que j’ai eu envie de chanter. J’ai commencé par le jazz, puis un peu de chansons de Nougaro, bien sûr. Finalement, j’ai un peu « papillon né » dans les domaines de la chanson française et du jazz, vers environs l’âge de 25 ans.

 

Avez-vous un hobby particulier ?

La musique prend déjà beaucoup de place dans ma vie. Je ne sais pas si cela est vraiment un hobby, mais je suis bouddhiste. Ce n’est pas un hobby mais c’est quelque chose qui est à côté . Sinon, j’ai plein d’envies de faire plein de choses mais il faut du temps…

 

J’ai très bien compris le sens de vos paroles mais montrons-nous plus claire pour les lecteurs qui nous lisent. Que est-ce que le bouddhisme ?

Il s’agit d’une pratique religieuse ou philosophique qui vient de l’Inde. Cela vise s’améliorer soi-même et on part de soi pour poser les meilleures actions possibles et pour partager le bonheur avec les autres. Cela repose aussi sur la récitation de mantra, mais si je commence à donner des mots comme cela je pense que cela va encore compliquer les choses. [rires] Pour parler plus simplement, il s’agit d’une sorte de méditation où l’on répète des phrases. L’important pour moi est de partager avec les autres.

 

Quel genre de musique écoutez-vous ?

Cela dépend des moments. Parfois, j’ai mes phases « classiques » et parfois j’ai mes phases « chansons ». Pour ma phase classique, j’ai dernièrement écouté du Brahms, interprété par Glenn Gould qui est assez particulier dans les intermezzi op. 117. Sinon, pour l’instant, ma petite marotte est Joni Mitchell qui est une chanteuse de la période hippie et qui a fait plein de chansons.

 

Ne m’aviez-vous pas dit que vous aimiez Barbara ? 

Barbara ! Oui, bien sûr ! Par moment, cela change et on enrichit ses connaissances. Barbara est incroyable !

 

Cela rejoint un peu la question que je viens de vous poser, mais quel est votre chanteur préféré et pouvez-vous nous fredonner quelque chose de lui ?

Barbara ou Joni Mitchell. [Stéphanie Mouton chante un extrait de « Dis quand reviendras-tu » de Barbara.]

 


Stéphanie Mouton est une musicienne passionnée et une jeune femme très souriante. Diplômée du Conservatoire de musique de Mons, elle a composé et interprété, sur plusieurs scènes, des chansons de son album fétiche « La Collection de Lola », accompagnée par un violoniste et un contrebassiste. Ses chansons sont inspirées par la musique de Barbara, mais aussi de la musique classique et jazz. Stéphanie Mouton a tourné des clips vidéos très originaux et a réalisé de nombreux enregistrements en studio. Elle enseigne le piano à l’académie Arthur De Greef à Bruxelles, aux enfants et aux adultes.

Pour savoir plus sur elle, consultez sa page FaceBook

 

Propos recueillis par Boyan Delattre, journaliste d’un jour