Fabrik Taktik et Forum ouvert

( Cet article est, comme les autres, une rédaction objective. Je vous raconte ce que j’ai vu et entendu ).

 

Cette année devait avoir lieu un festival qui aurait regroupé de nombreuses activités tournant autour d’un même thème : la jeunesse. Le but étant de créer un festival fait pour nous plaire et surtout nous donner la parole. 

Malheureusement, tout ça a dû être reporté à l’année prochaine. 

Les organisateurs ne se sont pas découragés pour autant. Pendant cette période d’attente, de nombreuses choses ont été mises en place : des stages gratuits, la création d’un comité, des rencontres, etc. 

Ce sont de ces dernières dont je voulais vous parler.

Vu les circonstances, cette première rencontre a été faite virtuellement, sur Zoom. Nous étions une trentaine de jeunes (de 13 à 17 à peu près) et quelques adultes, pour encadrer tout ça. Le but était de se réunir pour discuter de sujet, d’actualité ou non, concernant les jeunes. 

On a commencé par un petit accueil et quelques règles. On nous a expliqué comment tout allait se dérouler. 

Premièrement, tous ceux qui le voulaient ont pu proposer des sujets de débats. Le thème initial était “Comment affirmer notre pouvoir et notre place dans la société ?” Mais tous les sujets n’avaient pas forcément de rapport, c’était vraiment très libre. Ensuite, nous avons partagé les sujets en tranches horaires et en différentes “salles”. 

Chacune des salles virtuelles était consacrée à un sujet différent, à une question et la personne qui l’avait proposé se chargeait d’animer le débat. 

Contrairement à ce que je croyais au départ, les adultes n’étaient même pas présents pendant les débats, nous étions vraiment entre nous et libre d’échanger. Toutes les personnes avec qui j’ai pu discuter étaient vraiment gentilles et matures. 

Voilà pourquoi j’ai tellement aimé l’expérience, tout s’est fait dans le respect de la parole de chacun et même si aucun adulte n’était là pour nous “surveiller”, tout le monde s’écoutait et débattait dans le calme.  C’était très intéressant de découvrir la manière de penser d’autres jeunes d’âges et de milieux différents, qui s’est même parfois avérée totalement différente de la mienne.

Je vais vous partager trois discussions auxquelles j’ai pu prendre part :

 

 

Pourquoi n’avons-nous pas accès à des cours de plus haut niveau ? 

 

Voici la première question, le premier débat auquel j’ai voulu participer. 

Ce qui a été le plus intéressant, et que nous ne pouvons pas reproduire à l’école, était le fait de parler avec des élèves d’autres écoles. D’autres écoles et donc d’autres fonctionnements. Nous avons notamment parlé du système de notation et d’appréciation des professeurs. 

La question qui revenait le plus, concernait nos options. Pourquoi ne pouvons-nous pas choisir plus tôt ? Pourquoi ne pas avoir des options plus adaptées aux capacités de chacun ? Le débat a été mené par un jeune de première secondaire qui, justement, s’inquiétait de son futur choix d’option et de ce que son école pouvait lui proposer. Suite à ses inquiétudes, nous avons donc discuté des différentes “branches” d’enseignement, celle qui différait de l’enseignement général. Car oui, si on veut apprendre des choses plus spécifiques directement, en sortant de l’enseignement général, on peut se tourner vers la technique de transition, de qualification ou vers le professionnel. Beaucoup se demandaient alors pourquoi séparer les différentes branches ? Pourquoi les écoles ne proposent-elles pas l’enseignement général et des cours de spécialisation dans le même temps ?

Voilà sur quoi s’est terminé mon premier débat. 

 

Pourquoi certains jeunes se sentent mal et ne s’assument pas ? 

 

Pour aborder ce sujet, nous avons évidemment commencé par le commencement : la confiance en soi. Il y a eu un grand échange d’expériences personnelles à la fin duquel nous avons parlé de l’amitié, de l’effet de groupe. La majorité d’entre nous a en effet son groupe d’amis, certains plus grand que d’autres mais ce groupe nous permet de nous affirmer davantage et nous pousse à être nous-même. 

En parlant d’être soi-même, nous n’aurions pas pu ne pas parler du style vestimentaire. Même si l’habit ne fait pas le moine, nous avons tout de même conclu que notre façon de nous habiller, comme notre façon de nous comporter, renvoyait aux autres un message, celui que nous choisissons de faire passer. Voilà pourquoi, selon nous, l’école nous impose un code vestimentaire. Évidemment, le fait que l’école pose un regard sur nous dès l’arrivée nous dérange, mais nous avons relativisé car peu importe où nous irons en grandissant, ce sera toujours le cas. Que ce soit à un entretien d’embauche ou lors d’une simple rencontre, les vêtements et l’attitude, la posture, sont les choses qu’on voit en premier. Avant même que vous n’ayez eu le temps d’ouvrir la bouche, votre interlocuteur se sera déjà fait une première opinion de vous. 

Pour autant, ce règlement vestimentaire ne semblait pas mettre tout le monde d’accord. Un des arguments qu’on peut nous présenter est la fameuse “vulgarité”. Ne pas pouvoir s’habiller d’une certaine façon parce qu’elle est jugée trop vulgaire. Mais finalement, qu’est-ce que la vulgarité ? Nous en avons beaucoup débattu car les avis divergeaient énormément. 

 

 

Peut-on laisser des responsabilités aux jeunes ? 

 

Ici, nous rentrions à cent pour cent dans le thème principal. Comment s’affirmer dans un monde d’adulte ? De nombreuses situations nous ont déjà prouvé à tous que la parole d’un adulte aura toujours plus de valeur que celle d’un jeune. Qu’on nous parle d’expérience ou de maturité, il y a un cruel manque d’écoute entre adultes et jeunes. 

Cela vient par exemple des médias. Nous ne sommes pas représentés comme il faut. Comme toujours, les médias ne prennent que les extrêmes et si un jeune est invité sur un plateau TV ou interviewé, il est très rare qu’il soit pris au sérieux ou qu’il ne soit pas influencé.

A partir de cette réflexion, beaucoup d’idées ont germé.  Notamment celle d’une organisation, d’une ASBL voire d’un parti politique qui nous donnerait la parole. 

 

Bien sûr, il y a eu beaucoup d’autres discussions, mais on ne peut pas être partout en même temps ! Un autre forum libre sera organisé vers le mois de juin, si je ne me trompe pas, alors j’ai hâte de recommencer l’expérience. Les débats ne peuvent, de toute manière, qu’être enrichissants.

Maëlle